Retour à Conakry
Conakry, le 03 Février 2016.
Alhassane Traoré est médecin au service d'hématologie de l’hôpital Ignace Deen à Conakry. Comme chaque matin, il fait sa visite médicale dans la salle dont il a la responsabilité.
« Après l’annonce officielle, il y a eu une psychose dans la population guinéenne, les malades ne venaient plus à l’hôpital et parmi ceux qui venaient, on ne pouvait pas distinguer ceux qui étaient suspects de ceux qui ne l’étaient pas, par manque de garde-fou. Au-delà de la psychose qui faisait fuir les gens, le virus a aussi changé mon quotidien de médecin. J’ai dû mettre la main à la poche pour acheter des gants et des équipements de protection individuelle par exemple, car ils n’étaient pas pris en charge par le ministère de la santé guinéenne au début de l’épidémie. J’avais peur mais on ne peut pas fuir sa responsabilité ! On est médecin pour ça ! »