Pôle de santé mentale de Mayenne
Un après-midi sur les bords de la rivière la Mayenne. William et Patricia, tous deux infirmiers, accompagnent quelques patients dans une promenade à vélo. Ces activités, comme toutes les médiations, sont des prétextes pour apporter du bien-être ou des moments de paroles. Patricia, infirmière depuis 1993, en témoigne : « On accueille des patients très jeunes, 15 ans et demi, jusqu’aux très vieux. Le sport permet une relation particulière. On est dans le partage, le plaisir, le corps à corps. Il n’y a pas de barrière physique entre le patient et le soignant. On est souvent à l’extérieur. On peut même partager notre chambre dans les voyages thérapeutiques. On est parfois dans un rapport qui ressemble à une famille. On ne peut qu’être investi. On ne peut pas faire semblant. On n’est que deux infirmiers, c’est impossible de se cacher. On est obligé d’être là avec notre humeur, notre dynamisme, notre énergie. Il faut être porteur, moteur, apporter un peu de vie quand il n’y en n’a plus. C’est passionnant. Mais il nous faudrait du renfort, on attend ça depuis longtemps. Ça finit par être épuisant, on donne beaucoup, on reporte des repos, des vacances… »