En Mayenne, en 2017, un tiers des interventions ont été réalisées par le centre de secours de Laval. Nous avons suivi des hommes du feu accrochés à leur bipeur et leur sens du devoir.
Le rassemblement du matin est à peine terminé que la sonnerie retentit. Trois petites notes, loin de l’alarme hurlante qu’on imaginait, et une voix calme qui désigne les véhicules concernés. Six pompiers accélèrent le pas. Un coup d’œil à la carte et deux véhicules quittent le centre de secours de Laval pour un accident sur la voie publique. « C’est parti pour une nouvelle journée », sourit Jean-Christophe Cognard, patron du centre de secours.
Il est 8 h ce lundi-là. Il fait très froid. Quatorze pompiers professionnels commencent leur garde. Ils seront en première ligne pour les prochaines 24 heures. Deux équipages arrivent sur les lieux de l’accident. Un vélo contre une voiture. La conductrice est choquée et inquiète pour le cycliste pris en charge par l’équipage du Véhicule de secours et d’assistance aux victimes (VSAV). L’équipage rentre au centre après avoir confié le blessé aux urgences de l’hôpital. Les pompiers rentrent à la caserne.
La sonnerie retentit à nouveau, les bipeurs d’alerte vibrent et sonnent aussi. Fini l’entraînement de sport, le VSAV 1 repart. Luc Cesbron est au volant. La cheffe d’agrée, Cindy Rocton, prend les infos et saute sur le siège passager. Gyrophare, sirène et klaxon pour se frayer un chemin dans la circulation. Quelques minutes, le véhicule se gare devant la piscine, à Saint- Nicolas. Un autre blessé léger les y attend. Les mots sont rares, les gestes précis. Cindy Rocton rassure : « C’est les pompiers, monsieur, on va s’occuper de vous. » Le blessé, un collier cervical autour du cou, est emmené dans l’ambulance sous les regards de quelques badauds.
Il est 12 h 30, le déjeuner attendra. Direction le restaurant d’une galerie commerciale. Le cycle se répète. Prise en charge, questions pour affiner le compte rendu que doit faire Cindy Rocton. Puis le brancard, le gyrophare et les urgences.
Au centre de secours de Laval, dans l’emploi du temps, il y a aussi le ménage des salles communes, le nettoyage et le contrôle des véhicules, la mise à jour de la cartographie ou la planification des formations. Le chef de garde du jour, Sébastien Montarou, attribue à chacun une tâche pour l’après-midi. La nuit tombe. Luc Cesbron, le conducteur du VSAV précise : « La nuit, c’est un autre monde, une autre « faune ». » Les treize pompiers de garde se retrouvent entre eux. Les discussions vont bon train. Le repas, le journal télévisé, puis un film ai- dent à passer le temps en attendant l’alerte. Vers 21 h, une voiture percute un sanglier. Seul le conducteur est indemne. L’ultime sortie survient vers 23 h, pour un homme ivre qui déambule près de la gare. La nuit est calme mais le sommeil est léger, à cause du bipeur qu’il faut entendre à tout prix.