Regards et préjugés, la culture chez les jeunes en questions.

Sarah, professeure documentaliste au collège Jules Renard à Laval.

« Depuis quelques années déjà, je constate un retour à la lecture. Le centre de documentation et d'information (CDI) est considéré comme une bulle d’oxygène et je trouve ça formidable. Ce n’est plus une honte de lire, de venir dans ce lieu de culture pour ça. Les élèves ne sont plus montrés du doigt. C’est le seul endroit où ils choisissent ce qu’ils font à l’instant T. Ce n’est que mon ressenti, mais j’ai l’impression que les confinements ont amplifié ce phénomène. Les élèves sont plus calmes qu’avant quand ils s’installent au CDI. Le côté bulle d’oxygène du lieu s’est accentué un peu plus, une pause dans le bruit et l’excitation de la cour. Autant, avant le confinement je devais parfois faire la police. Autant là, je ne fais plus du tout de remarque sur la discrétion, le silence à respecter, la discipline. Ils se posent, ils lisent.
Le CDI n’a réouvert qu’en septembre, après une coupure de six mois. Je trouve que la fréquentation a considérablement augmenté, il y a plus de réservations et d’emprunts de livres. J’en suis à refuser des élèves. C’était un peu le cas avant mais pas à ce point. Côté lecture, c’est toujours la même chose. Ce qui fonctionne beaucoup ce sont les mangas, les bandes dessinées, et puis des séries de romans dont ils sont friands, des courts romans d’espionnage surtout. »