Pôle de santé mentale de Mayenne
Aurélie (au centre), Anthony (à droite) et Isabelle se préparent à donner son traitement à un patient installé dans la chambre d'isolement du pavillon 4. Ce patient peut être violent. Entrer dans cette pièce n'est jamais anodin et la présence d'au moins deux soignants est obligatoire. «Il n’y a as pas de satisfaction dans la prise en soin de ce patient. Avoue tristement Aurélie, c’était éprouvant car la seule réponse qu’on avait c’était : contention, élever le ton. On déployait beaucoup d’énergie pour garde le sourire et l’humour mais ça n’avait plus d’impact pour finir. Et la contention et les doses phénoménales de médicament. Ce n’est pas satisfaisant. C’est des situations où, on est dans une impasse… Pour beaucoup de patients on ne comprend pas la thérapeutique, les dosages et les molécules employées. Multiplier les traitements, ça interagit, sans savoir ce qui se passe dans l’organisme. Les visites médicales sont éloignées car ils n’ont pas le temps. On est loin de la règle parfois. Un patient en isolement doit être vu toutes les 24 heures par un psychiatre et un généraliste. Mais ici, c’est impossible. » Comme de nombreux soignants, Aurélie est lucide : «On les excuse nos médecins, ils ont une charge énorme. Nous avons 3 médecins titulaires pour 7 places budgétisées. C’est inacceptable mais on doit faire avec.» au début du mois de mars 2020, l’équipe psychiatrique était composée de deux psychiatres à plein temps, trois psychiatres à 40% et 1 praticien assurant des « fonctions de psychiatre » aux Pavillons 1 et 2 et quelques gardes aux urgences. Par ailleurs, trois psychiatres retraités assurent soit des journées de consultations en CMP, soit des gardes aux urgences.