Aline FACON,
Psychologue du centre de traitement des soignants (CTS), 
le 2 mars 2015 « La relation de confiance avec les patients ne s'est pas faite tout de suite. Curieusement, l'une des premières barrières a été la nourriture qu'on leur servait. Ils se sont plaints très vite...  Mais on a appris plus tard que les patients atteints d’Ébola ont le goût qui change. Ce problème avec la nourriture a provoqué une certaine méfiance de la part de ces patients. Des proches sont d'ailleurs venus leur apporter du riz, qui est la base alimentaire en Guinée. On a accepté de leurs apporter cet élément alimentaire connu et rassurant. Dès qu'ils ont pu manger le riz qui venait de leurs familles, le contact s'est noué. Ces livraisons me permettaient de prendre contact avec les proches et de tenter de distiller de l'information sur la maladie et notre volonté de les soigner. Les gens ont peur d'être infectés, une personne de l'entourage d'un patient disait qu'il était réticent à venir au CTS. Quand je lui ai dit que j'allais quotidiennement dans la zone communautaire pour parler avec les patients, il m'a répondu que nous les blancs étions vaccinés contre Ébola et, malgré mes explications sur la non-existence de ce vaccin, il est resté très distant. Les patients guéris d’Ébola, quant-à-eux, emploient souvent le mot de « stigmatisation ». Les exemples ne manquent pas, entre les logeurs qui mettent à la porte leurs clients guéris, les patrons qui se débarrassent de leurs employés et les rejets familiaux. Mais si on fait bien notre travail, si on fait en sorte que le centre de traitement ne soit pas un centre hermétique, si on montre ce qui se passe à l’intérieur avec des images pour démystifier notre action, on peut aider les guéris à se réinsérer. »

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Aline FACON,
Psychologue du centre de traitement des soignants (CTS), 
le 2 mars 2015

« La relation de confiance avec les pa...