Docteur Thierry CARMOI,
Coordonateur de toutes les actions de soins dans le centre de traitement 
des soignants (CTS), 
le 26 février 2015. « J'ai, tout d'abord, pris conscience qu'on allait travailler dans un environnement très contraint du fait de la sécurité nécessaire pour se protéger du virus.
La population ciblée est déjà sensibilisée au virus puisqu'il s'agit de soignants confrontés au quotidien au virus. Et curieusement c'est un vrai plus, car ils nous aident dans les soins. ...Je pensais que la tenue de protection serait une grosse difficulté mais en pratique, on y arrive bien et la tenue n'est pas vraiment une barrière.. On est limité dans le temps. C'est un peu comme en plongée, on sait qu'au bout d'une heure on prend le risque de faire un malaise en zone rouge et d’obliger d’autres personnels à prendre des risques pour nous sortir de là. A nous, en amont, de planifier cette heure pour éviter de faire des choses inutiles, et passer le plus de temps possible avec les patients. Nos patients nous reconnaissent et nous appellent par nos prénoms, on parvient à avoir des contacts. On hésite plus à les toucher, il faut le faire et je crois qu'ils en sont reconnaissants. La difficulté majeure du port de la tenue se rapporte à l'examen clinique parce qu'il nous manque nos oreilles, le toucher est altéré et c'est impossible d'apprécier la chaleur ou la texture de la peau... ...quand on écoute les radios guinéennes, on entend parler d’Ébola toute la journée, les messages sont très très sombres. Alors, lorsqu'on voit un patient qui danse, quand on lui annonce qu'il va guérir, ça, c'est un beau cadeau. On appréhende le virus Ébola sous un jour différent et ça véhicule un message positif. »

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Docteur Thierry CARMOI,
Coordonateur de toutes les actions de soins dans le centre de traitement 
des soignants (CTS), 
le 26...