Regards et préjugés, la culture chez les jeunes en questions.
Cyrielle, directrice adjointe du musée d’art naïf et des arts singuliers de Laval.
« La première fois que les jeunes franchissent le seuil du musée, ils sont très impressionnés par les lieux. Difficile de savoir si c’est le château de Laval qui impressionne ou le musée en lui-même. La chance que nous avons, c’est que tous les artistes exposés ici sont des autodidactes qui travaillent avec ce qu’ils ont sous la main : du papier toilette à la selle de vélo, tout peut devenir prétexte à créer, cela désacralise l’image de l’œuvre d’art et de son lieu d’exposition.
Au musée d’art naïf, nous accueillons le public dès 18 mois. Depuis le début de la pandémie, les tout-petits ne viennent plus pour des raisons liées aux contraintes de sécurité sanitaire. On pressent que cela va avoir des conséquences dans les mois à venir car depuis que nous accueillons ce très jeune public nous constatons une différence quand ils reviennent une fois en maternelle. Ils sont plus à l’aise, le lieu est moins impressionnant. On était très heureux d’avoir gagné ça. On sait que nous l’avons déjà perdu pour une génération.
Le confinement a été particulièrement frustrant pour toute l’équipe, notamment car nous n’avons pas pu maintenir le lien avec le jeune public. Nous avons décidé de nous concentrer sur les enseignants en créant une chaine YouTube qui a vite séduit un public plus large. En septembre les enseignants ont manifesté une profonde envie de revenir. Ils ont beaucoup préparé les visites en classe. Nous avons senti de l’enthousiasme chez le jeune public, une vraie envie partagée de revenir au musée. »